Maladie chronique digestive : 5 conseils pour adapter votre alimentation

Maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ne laissent que peu de repos à votre système digestif. Pourtant, il est tout à fait possible de vous faire plaisir en mangeant !

En suivant nos 5 conseils pour adapter votre alimentation et surmonter les périodes de poussées inflammatoires, renouez dès à présent avec vos papilles et votre système digestif.

Les MICI, des maladies encore taboues

Les MICI désignent les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin. Elles regroupent : 

  • La maladie de Crohn
  • La rectocolite hémorragique

 

La cause ? Une dérégulation du système immunitaire intestinal, qui entraîne une inflammation de la paroi du tube digestif, voire des lésions des tissus. Dans la maladie de Crohn, l’inflammation peut toucher l’ensemble du tube digestif (de la bouche à l’anus). Cependant, l’intestin est généralement le plus affecté.

A contrario, en ce qui concerne la rectocolite hémorragique, l’inflammation est localisée au niveau du rectum, voire du côlon.

Les MICI se caractérisent par l’alternance de périodes de poussées (inflammation) et de périodes d’accalmie (rémission).

Les poussées inflammatoires peuvent durer quelques jours à plusieurs semaines, selon les personnes. Ces périodes altèrent considérablement les activités quotidiennes et professionnelles.

Les symptômes sont d’intensité variable : 

  • douleurs au ventre
  • diarrhées fréquentes (plusieurs fois par jour)
  • fatigue
  • manque d’appétit
  • perte de poids

 

Parce qu’elles touchent le système digestif, les MICI sont encore taboues. Pourtant, rien qu’en France, plus de 200 000 personnes en souffrent, selon une étude de l’INSERM en 2015.
Bien souvent, le diagnostic est posé entre 20 et 30 ans. Dans 15% des cas, il est posé chez des enfants.

Aujourd’hui, aucun traitement ne permet de guérir de la maladie de Crohn ou d’une rectocolite hémorragique.

Toutefois, la prise de médicaments anti-inflammatoires favorise le contrôle de la maladie, la prévention des poussées et complications, et la diminution des symptômes.

 

Alimentation et MICI, un duo pas toujours gagnant

Puisque ces maladies inflammatoires touchent le système digestif, il est logique de penser que l’alimentation aggrave ou atténue les symptômes. Vos craintes sont légitimesD’ailleurs, selon une étude de l’observatoire national des MICI (2017), vous êtes 73% à avoir des craintes vis-à-vis de certains aliments.

Pourtant, aucune preuve scientifique ne démontre qu’un aliment puisse provoquer ou aggraver une MICI.

Aussi, avec “l’expérience” de la maladie, vous observez probablement que certains aliments accentuent vos symptômes. Comme d’autres peuvent les soulager. Alors, que manger quand on a une maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique ?

 

5 conseils pour adapter votre alimentation selon vos besoins et l’état de votre maladie

Il n’existe pas de régime anti-inflammatoire. L’objectif, pour vous, est d’adapter votre alimentation au quotidien et lors de périodes de poussées inflammatoires. Les conseils que nous vous délivrons sont globalement admis mais non prouvés scientifiquement. 

Nous vous conseillons d’observer la réaction de votre corps face à certains aliments consommés, pour reconnaître ceux qui sont bons ou non pour vous.

 

  • En cas de poussée inflammatoire, adoptez un régime sans résidus

Permettez-nous d’insister : pour le moment, aucun lien n’a été démontré entre aliment et inflammation. Aucun aliment ne déclenche de poussée inflammatoire ni ne permet un retour en rémission. Cependant, les médecins et scientifiques s’accordent à dire que vous devez éviter certains aliments, en privilégiant un régime sans fibres

C’est-à-dire ? Exit les fruits, légumes et crudités, pour limiter vos symptômes. Votre organisme éprouve des difficultés à les digérer, elles se retrouvent alors en grande quantité dans votre intestin.

 

Évitez donc les légumes et fruits dits filandreux (on y retrouve des sortes de fils quand on les casse). Évitez ceux qui contiennent des pépins et d’en manger d’autres avec la peau. De même les salades et la consommation de légumes crus semblent à proscrire.

Tout comme le lait, qui a tendance à aggraver la diarrhée. Préférez manger des yaourts et des fromages.

 

  •  Mettez de côté les aliments trop gras et trop sucrés, ainsi que les repas trop copieux.

Oui, cela ne semble plus vous laisser beaucoup de choix. Ce qui nous amène au conseil suivant : faites-vous accompagner par un professionnel de santé.

 

  • Adoptez votre propre régime alimentaire, élaboré avec votre médecin

Au moindre symptôme pouvant témoigner d’une nouvelle poussée, n’hésitez pas à contacter votre médecin traitant ou gastro-entérologue. L’un ou l’autre saura vous conseiller en fonction de l’état de votre maladie et de vos besoins.

Vous pouvez aussi envisager un accompagnement par un nutritionniste ou un diététicien, prescrit par votre médecin. Vous aurez ainsi un suivi régulier et vous définirez, ensemble, l’alimentation qui vous convient le mieux. 

Vous y introduirez éventuellement des compléments nutritionnels hypercaloriques ou hyperprotéinés. Voire, des suppléments de zinc, magnésium, fer ou vitamines.

 

  • Ne restez pas seul face à votre maladie et vos symptômes.

 

En période de rémission, faites-vous plaisir ! Qu’on se le dise : que vous ayez une maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique, hors des périodes de poussée, rien ne vous est déconseillé. L’enjeu est de diversifier votre alimentation, et de l’équilibrer. 

Pour ce faire, fiez-vous à votre propre cuisine, et non aux plats préparés qui sont riches en sel, en sucres et en additifs alimentaires. Privilégiez la cuisson à la vapeur ou au four, et profitez d’une délicieuse huile d’olive pour cuire et relever vos mets.

Préférez les produits frais. Entre nous, ils sont bien meilleurs en goût et riches en saveurs !
Mangez lentement, en reposant vos couverts entre chaque bouchée, ou, autrement dit : savourez ce que vous avez cuisiné vous-même.

Et, pour ménager votre système digestif, fractionnez. Mieux vaut plusieurs petits repas, qui sollicitent moins votre tube digestif. Évitez les repas copieux, et prenez 2 à 3 collations dans la journée.

Enfin, limitez la consommation de viande rouge, au profit de la viande blanche, du poisson et des fruits de mer.

 

  • Après une poussée inflammatoire, revenez progressivement à une alimentation équilibrée

Attendez la fin de la poussée et donc la diminution de vos symptômes pour retrouver une alimentation “normale”. Réintroduisez alors petit à petit les aliments. N’hésitez pas à le faire aliment par aliment, et observez comment votre corps réagit.

Comme nous l’évoquions précédemment, mangez en petites quantités, tant dans votre assiette que pour l’ensemble de votre repas. Optez, par exemple, pour 3 repas légers et 2 à 3 collations dans la journée.

À cette étape également, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un diététicien. Il vous aidera à rééquilibrer progressivement votre alimentation.

Pour vous aider dans cette phase, voici un tableau récapitulatif des aliments que vous pouvez réintroduire selon vos symptômes

 

  • Mangez ce qui est bon pour vous et ce qui vous fait du bien

Une maladie inflammatoire chronique ne doit pas vous empêcher de manger ce que vous aimez. Et surtout, de manger ce que vous supportezÉcoutez les conseils de votre équipe soignante, mais écoutez-vous en premier lieu. Vous seul savez ce qui est bon ou non pour vous. 

Prenez le temps d’observer la réaction de votre corps face à certains aliments consommés. Gardez ce plaisir de manger, et ne pensez pas que ce que vous mangez va peut-être entraîner des ballonnements, des douleurs ou autres. 

 

  • Ne laissez pas vos craintes vous compliquer la vie.

Nous ne pouvons clôturer cet article sans vous rappeler l’importance d’une activité physique régulière. En plus de lutter contre la sédentarité et de vous maintenir en forme, elle facilite le travail de votre système digestif.

Pour mieux comprendre et apprendre à vivre avec une MICI, qu’il s’agisse d’une maladie de Crohn ou d’une rectocolite hémorragique, participez à des séances d’éducation thérapeutique. Parlez-en à votre médecin, qui vous orientera vers une structure qui en propose.

 

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