Vie d’aidant et vie professionnelle : comment réussir à concilier les deux ?

22 Avr 2022 | blog

Il n’y avait plus de place pour l’improvisation. Je devais mettre en place la coordination du parcours de soins (kinésithérapeute, infirmière, chimiothérapie, IRM, etc.) et le suivi médical très lourd, tout en continuant à travailler et m’occuper de la maison et des enfants », Témoignage de Julie, Aidant et salarié : comment concilier vie pro et vie d’aidant, L’Essentiel par Macif

Une vie professionnelle plus compliquée

En France, 15% des salariés sont des aidants. Autrement dit, 15% des salariés s’occuperaient quotidiennement d’un proche.

Qu’est-ce qu’être aidant ?

Être aidant, c’est se rendre disponible au quotidien pour assister un proche que l’âge, la maladie, ou le handicap placent en situation de perte d’autonomie. Ils sont plusieurs millions (entre 8 et 11 selon les enquêtes) à aider un parent, un conjoint, un enfant… et la moitié de ces aidants est encore dans la vie active, comme l’explique le site Essentiel autonomie.

Le rôle d’aidant implique nécessairement des changements et bouleversements dans la vie quotidienne et la vie professionnelle. Cette double vie est souvent cachée sur le lieu de travail, souvent par peur de se fragiliser au sein de l’entreprise. Pourtant, ses conséquences ne peuvent pas toujours être masquées.

En effet :

  • Les horaires peuvent être difficiles à respecter : retards, départs en avance, absence au cours de la journée, etc…
  • Les délais peuvent être difficiles à tenir, notamment parce-qu’il est difficile de se concentrer en ayant les problèmes des autres à l’esprit à longueur de journée.
  • Le risque d’arrêt maladie ou de burn out est plus élevé pour ces salariés, que leur charge d’aidant n’autorise pas à complètement décompresser après une journée de travail.

Une discrétion sur le lieu de travail

Les aidants salariés sont généralement très discrets sur leur situation.

Mais pourquoi ?

Tout d’abord, pour séparer leur vie professionnelle de leur vie personnelle. Cette dernière ne semble pas vouloir être évoquée sur le lieu de travail afin de ne pas mélanger les deux.

Ensuite, les structures professionnelles ne semblent pas nécessairement adaptées à leur situation d’aidant ou ne semble pas prêt à la prendre en compte.

Et pour finir, et surement la plus importante, par peur de retombées négatives sur leur carrière.

Cette dernière raison est d’ailleurs souvent justifiée par les témoignages de nombreux aidants, qui affirment que leur progression professionnelle a été interrompue et/ou freinée par les responsabilités qu’impose cette double vie.

Le travail comme échappatoire ?

Contrairement à certaines idées qui pourraient paraître, les salariés aidants sont très loin d’abandonner leur travail. Pour beaucoup, il s’agit d’un lieu d’épanouissement, d’un échappatoire qui leur permet de penser à autre chose. C’est aussi un moyen de s’accomplir personnellement, de réaliser des projets qui permettent de continuer à avancer dans sa propre vie, de se dire qu’elle n’est pas dédiée entièrement à quelqu’un d’autre.

Le travail est indispensable à l’équilibre personnel. J’avais besoin, mentalement et économiquement, de stabilité », Témoignage de Julie, Aidant et salarié : comment concilier vie pro et vie d’aidant, L’Essentiel par Macif

Impact de cette double vie

La vie d’aidant et la vie de salarié est souvent difficile à concilier. Selon les données de essentiel autonomie, 8 aidants sur 10 avouent avoir du mal à concilier les deux et 9 aidants souffrent de stress, d’anxiété, de fatigue, ont une surcharge de travail, etc… D’autant plus que nombre d’entre eux prennent des congés pour s’occuper de leurs proches, plus que pour s’occuper d’eux.

Cette double vie est perçue comme une course permanentel’improvisation n’a pas sa place.

Un emploi du temps qui ne s’improvise pas

Il n’y avait plus de place pour l’improvisation. Je devais mettre en place la coordination du parcours de soins (kinésithérapeute, infirmière, chimiothérapie, IRM, etc.) et le suivi médical très lourd, tout en continuant à travailler et m’occuper de la maison et des enfants », Témoignage de Julie, Aidant et salarié : comment concilier vie pro et vie d’aidant, L’Essentiel par Macif

Aidant sans s’en rendre compte

Lorsqu’un proche devient malade, c’est presque par automatisme qu’une personne décidera de l’aider. Sans s’en rendre forcément compte, elle mène une vie aux multiples facettes entre vie professionnelle, vie d’aidant et vie personnelle. C’est souvent comme ça qu’on devient aidant, et le réaliser n’est pas toujours facile.

Le piège, c’est de considérer que le rôle d’aidant est naturel. Alors qu’il faut être conscient de la responsabilité, de la charge mentale et de l’incidence physique que cela implique. On repousse nos limites tout en ayant conscience que l’on se met en danger et que si on craque, on entraîne tout le monde avec soi : son aidé, ses enfants, son entourage… », Témoignage de Julie, Aidant et salarié : comment concilier vie pro et vie d’aidant, L’Essentiel par Macif

Conseils pour aider à concilier ces deux modes de vies

1 – En parler autour de soi

Si l’entourage peut-être un soutien moral et affectif, parler de sa situation d’aidant à son travail peut également se révéler être positif. De nombreuses entreprises prennent conscience du problème et permettent à des salariés dans cette situation d’adapter leur temps de travail à leurs contraintes. Les collègues peuvent aussi dans ce genre de situation être une aide et une ressource précieuse.

De plus, de nombreuses aides, souvent inconnues, existent pour épauler les aidants dans leurs missions, comme l’explique Essentiel autonomie dans son article : Aides financières et congés : quelles aides pour les aidants familiaux ?

2 – Bien gérer son temps

Cette dernière est l’une des données qui pose le plus problème lorsqu’il faut concilier cette double vie. Les aidants salariés doivent réussir à effectuer leur travail tout en prenant en compte la gestion des besoins et rendez-vous médicaux de la personne aidée. Les prises de rendez-vous, renseignements et démarches administratives ne peuvent se faire que sur des heures ouvrables, empiétant ainsi sur les heures de travail.

Aider ? Travailler ? Pas de choix entre les deux !

La gestion du temps incluent évidemment la gestion de l’emploi du temps. L’organisation se révèle indispensable pour concilier le rôle de salarié et celui d’aidant.

3 – Penser à soi et prendre du temps pour soi

Il est important de prendre du recul sur sa vie d’aidant également, de faire parfois une petite pause. Non, se ménager et s’accorder des pauses n’est pas une trahison, c’est au contraire nécessaire afin d’être plus performant dans sa vie professionnel ainsi que dans sa vie d’aidant.

4 – Garder contact avec ses proches

La vie professionnelle ainsi que la vie d’aidant prennent énormément de temps. La plupart des salariés aidants déclarent ne plus avoir le temps pour prendre soin des « autres » proches et encore moins pour soi. Leur vie sociale et loisirs sont mit entre parenthèse mais est pourtant indispensable pour garder le rythme intense qu’impose la situation. Ainsi garder un contact et voir lorsque cela est possible sa famille et ses proches est essentielle.

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